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Séance 1  : Faire connaissance avec la souffrance

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           oqueries, insultes, et autres humiliations font parti du quotidien des quelques 700 000 élèves scolarisés en France, d’après les chiffres de la DEPP, soit près d’un enfant sur dix. Trouver une solution face à ce manque de respect revient d’abord à mettre en lumière les souffrances que subissent ces enfants.

Séance 3

Séance 2

Introduction

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Séance 1

En 4ème C, Adrien s’ennuyait en cours de Sciences et Vie de la Terre. Il observait son voisin de droite, Valentin. Studieux, ponctuel et d’excellentes notes, on ne pouvait rien lui reprocher. Et pourtant à la sortie de son cours, il se fait bousculer par derrière dans les couloirs...

 

- “ Sale Serpent à lunettes !!! Tu ne mérites pas de vivre !”’.

 

C’était Adrien, son voisin qu’il aidait régulièrement en maths. Voici le quotidien de Valentin, raillé depuis toujours parce qu'il porte des lunettes à double foyer.

 

Le harcèlement, c’est quoi ?

L’éducation nationale définit le harcèlement comme une violence répétée, physique, verbale ou psychique, qui s’inscrit durablement dans le temps. Il y a un rapport de forces entre un ou plusieurs élèves à l’encontre d’une victime qui ne peut pas se défendre, et, souvent, cette victime se retrouve isolée. Cette violence prend naissance en classe et peut se poursuivre en dehors des grilles de l’école. C’est une forme de discrimination tout comme le racisme, l’homophobie etc… L’objet de rejet étant la différence.

Les agresseurs s’attachent le plus souvent aux caractéristiques physiques de leurs victimes pour les blesser, mais ils peuvent également s’attarder sur leur origine sociale, leurs troubles de la communication, leur handicap et mêmes leur orientation sexuelle. En clair, les harceleurs utilisent ce qu’ils remarquent en classe ou ce qu'ils connaissent sur la victime.

Jeux de maux

      Un peu plus tard au lycée, Valentin se rapprochait des filles. Malheureusement mis de côté par les garçons de sa classe, il a désespérement tenté de se faire adopter par un groupe de filles qui s’installaient juste derrière lui  :

 

 

- Hé, ça vous dit qu’on sorte pendant le trou ? demande-t-il à l’une de ces filles.

- Ah ouais carrément, on se retrouve au bar des Artistes ! répond-elle.

 

Valentin se réjouit de cette nouvelle, le sourire grand jusqu’aux oreilles...Juste avant de redescendre sur Terre.

 

- Non, mais t’as rêvé ! Tu as cru qu’on allait traîner avec toi ? Sale PD !! 

 

 

Oui, Valentin était aussi moqué parce qu’il semblait effeminé au regard de ses camarades. À tout juste 23 ans, il en est loin d’en avoir fini avec cette histoire de harcèlement scolaire. Ces épisodes récurrents l’ont marqué à vie et il n’a jamais pu développer une bonne estime de lui-même. Jusqu’à nouvel ordre, il doit suivre des soins psychiatriques.

Tout peut être prétexte à harceler

Le harcèlement scolaire peut traumatiser les victimes aussi bien moralement que physiquement. Le choc psychologique dû à l’agression déclenche en quelque sorte le mal dans le corps de ces élèves.  À force de se faire insulter ou rejeter par les autres à longueur de journée, ils intériorisent ces blessures. Ces dernières se manifestent notamment par des maux de ventre, au point où les élèves redoutent de retourner en classe le lendemain.

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Écoute le ressenti de Valentin :

Marina sait de quoi elle parle. Chaque matin, elle partait au lycée avec la “boule au ventre” et ce pour le reste de la journée. Cela ne s’arrêtait jamais. Quand elle arrivait dans la cour, ses harceleurs l’évitaient dès qu’ils la croisaient. En classe, elle recevait des pluies d'insultes "juste pour rire", sans aucune aide d'une tierce personne... 

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Écoute le ressenti de Marina

Lorsque Marina rentrait chez elle, le calvaire n’était pas fini. Sur le groupe Facebook de sa classe, ses camarades utilisaient des noms de code pour l’humilier implicitement. Les insultes la poursuivaient jusque dans sa chambre, sur son ordinateur ou son smartphone. Se tenir au courant des informations de la classe était devenu une plaie. 

 

À partir de quand souffre-t-on ?

À partir du moment où les agressions heurtent la sensibilité de la victime. Selon Hélène Romano, auteur de Harcèlement Scolaire, Victimes, auteurs : que faire?, il est impossible de mesurer exactement la limite de la brimade. Cela dépend du “seuil de tolérance” de la personne qui varie “inévitablement d’un individu à un autre”. Toutes les répercussions somatiques, psychologiques, scolaires et sociales peuvent être nettement plus fortes pour un élève harcelé depuis un trimestre qu’un autre qui subit des brimades depuis plusieurs années.

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Vous avez dit cyberharcèlement ?

    Malheureusement, le harcèlement ne s’arrête plus aux grilles de l’école. Les humiliations transitent par les réseaux sociaux et peut même perturber les cours si la victime consulte son smartphone. On parle de cyberharcèlement. Les réseaux sociaux sont une forte caisse de résonance comme l’avance Bérengère Stassin, enseignante-chercheuse à l’Université de Lorraine sur les cyberviolences. Ils amplifient le mal-être des victimes.

 

À l’instar d’une épée de Damoclès, le cyberharcèlement entraîne une angoisse permanente chez les victimes. Certaines ne supportent pas cette pression quotidienne et fuient littéralement les lieux de vie scolaire.

 

Dans le cas de Matthieu, l’idée d’aller au collège le rendait malade. Il ne se sentait bien nulle part. Poussé à bout par les insultes incessantes et le déni de ses professeurs à ce sujet, il a tenté de se mettre fin à ses jours à trois reprises.

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

Aujourd’hui il regrette ces gestes. Suite au harcèlement, il a développé une phobie sociale et se trouve dans l’incapacité de travailler. Bientôt, il sera reconnu comme handicapé. En attendant, il anime son compte Twitter "Journal d'un Harcelé" pour sensibiliser la toile au harcèlement scolaire à travers son histoire et celles des autres.

 

 

 

 

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Dès la publication de contenus compromettants comme des vidéos ou photomontages, c’est le drame. L'image des victimes est aussitôt ternie à vie. Certaines n’ont plus d’autres solutions que de se donner la mort, acculées face à de telles humiliations. Toutefois, il faut savoir que le suicide n’est pas exclusivement dû au harcèlement scolaire. D’autres facteurs entrent en jeu. Quant aux autres victimes, elles peuvent tomber en dépression. C’est la goutte qui fait déborder le vase !

Écoute le ressenti de Matthieu

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